vendredi 24 juin 2011

Spiral Knights, le test

 


Petit développeur, gros éditeur

Spiral Knights, c'est un hack'n slash teinté de Meuporg. Heu, de MMORPG je voulais dire... Jusque là, tout va bien, puisque nous avons déjà vu quelques jeux de ce type qui étaient plutôt réussis, comme Mythos par exemple. Mais Spiral Knights, c'est aussi un free-to-play sur navigateur... Là, vous devez penser qu'il s'agit encore d'un petit jeu à la durée de vie fragile, qui risque même de sombrer rapidement dans l'oubli face à l'avide concurrence du milieu. Quatre lettres devraient suffire pour éclipser vos doutes, et vous rassurer en ce qui concerne la stabilité et la qualité du jeu : SEGA. La célèbre entreprise Américo-Japonaise est en effet l'éditeur de Spiral Knights. Quant au développement, il a été confié à Three Rings, des indépendants Californiens qui sont responsables de jeux en ligne tels que "Puzzle Pirates", "Bang! Howdy" sur PC (Browser-games), "Corpse Craft" sur iPad, puis "The Everything Game" et "Bite Me" sur Facebook. Alors, que donne l'association d'un petit développeur et d'un éditeur mondialement reconnu ?



Nono le petit robot, à la sauce hack'n slash

Le Background.

Vous êtes un Spiral Knight. Vous vous réveillez naufragé dans un monde étranger nommé Craddle. Votre équipement est saccagé, et vous êtes incapable de retrouver votre vaisseau, l'Alouette. Heureusement, vous n'êtes pas le seul dans ce cas. Comme vos congénères, vous rejoignez un camp improvisé, puis une sorte de ville minière, Haven. Seul ou allié avec 3 autres Spiral Knights, vous devez lutter pour survivre. Vous descendrez ensuite jusqu'au noyau du monde, le Core, pour tenter de résoudre ses mystères et maîtriser sa puissance.



"Qu'est-ce que vous ressemblez ?" (CF le screenshot ci-dessus)

Pour jouer à Spiral Knights, il vous suffit de créer un compte sur le site officiel, avec les habituels pseudo, mot de passe, et email. Ensuite, si ce n'est pas déjà fait, il faut installer Java. Puis quelques fichiers se téléchargeront automatiquement, avec au final la possibilité d'obtenir un raccourci du jeu sur votre bureau. Au lancement, il vous est demandé de créer un ou des héros, jusqu'à trois maximum. Le premier constat, c'est que la langue Française n'est pas bien intégrée dans l'interface, et que la traduction est parfois approximative. Fort heureusement, les dépassements de texte se font plutôt rares dans Spiral Knights. Bref, vous pouvez personnaliser votre avatar, mais c'est vraiment minimaliste. Il y a 3 types de casques, 3 types d'armures, 7 designs aux couleurs différentes qui seront automatiquement appliquées à toutes vos futures pièces d'équipement, et 24 couleurs personnelles pour vos yeux, votre pseudo en jeu, et vos accessoires.



La prise en main.

Vos premiers pas dans le jeu sont guidés par un rapide tutoriel. Vous apprenez respectivement à vous déplacer, détruire ou utiliser les décors, et combattre au corps à corps ou à distance (dès le départ vous possédez une épée et un fusil). Une fois arrivés au camp des rescapés, vous pouvez approfondir le tout, discuter avec des PNJ ou d'autres joueurs, faire du commerce, et même recevoir quelques indices sur le fonctionnement général du monde de Craddle. Bien entendu, la difficulté de ce tutoriel est enfantine, mais il est correctement ficelé, et il pose toutes les bases nécessaires. A noter qu'une fois sorti du camp, il est impossible d'y revenir.



Haven

Une fois le tutoriel terminé, c'est à Haven que vous arrivez, une ville autour de laquelle gravite tout le jeu. Les habitants locaux se nomment les Strangers, et vous offrent de nombreux services... Il y a 3 zones principales, avec des rapides chargements pour passer de l'une à l'autre. Il est à noter que leur taille est réduite, ce qui est une bonne chose car vous évitez ainsi de faire trop de marche à pied (ce qui a tendance à casser le rythme, comme sur Mythos par exemple). Chaque zone possède ses propres spécificités...

- Pour le centre-ville : plusieurs PNJ pour discuter et mieux connaître le monde de Spiral Knights (il n'y a toutefois pas grand chose à lire), un vendeur d'énergie, une maison des enchères, une salle d'entraînement avancé, et une machine pour le craft.

- Pour le bazar : plusieurs marchands (qui vendent épées, fusils/explosifs, améliorations, armures/casques, et boucliers), un échangeur de jetons (vous en trouvez en tant que drop dans les donjons), deux marchands de recettes pour le craft, et une machine pour le craft (bis).

- Pour l'arcade (la zone de départ des donjons) : 2 PNJ qui vous expliquent le principe des rouages et des minéraux, 4 rouages fonctionnels, 4 rouages inactifs, et une machine pour le craft (ter).



Les concepts du jeu

Les minerais et les rouages.

Dans les rouages - les donjons de Spiral Knights - vous trouvez 5 types de minéraux : Luminite (jaune), Moonstone (bleu), Valestone (vert), Crimsonite (rouge), et Dark Matter (mauve). Ces cristaux permettent de faire fonctionner les rouages et de les modifier. Chaque joueur ne peut en porter qu'un par étage de donjon, il faut donc veiller à ramasser le plus gros. Pour les utiliser, il suffit de les déposer dans l'un des rouages inactifs de l'arcade, et d'insérer ceux de votre choix, ce qui influencera le contenu des futurs rouages fonctionnels (chaque minerai est plus ou moins lié à un environnement ou à des monstres en particulier). Au passage, vous gagnez également quelques Crowns, la monnaie du jeu.

Chacun des 4 rouages fonctionnels se découpe en 3 tiers de difficulté croissante. L'accès à l'un ou l'autre dépend de votre niveau en jeu. Les stages sont générés aléatoirement. Vous avez les rouages de type classique, avec des couloirs, quelques énigmes assez simples, et des salles aux trésors. Vous trouvez aussi des arènes, avec des vagues de monstres consécutives, et même des stages qui pourraient être considérés comme "bonus", avec zéro combat, mais plein de loots. A la fin des donjons, vous pouvez soit remonter à Haven, soit continuer plus profondément.



L'énergie.

L'énergie peut servir à utiliser les ascenseurs qui mènent vers les rouages (10 points par étage), mais aussi à crafter, améliorer/ressusciter votre personnage ou ceux de vos amis, et activer des salles ou des appareils spécifiques. Il y a 2 types d'énergie dans Spiral Knights. L'énergie brumeuse se récupère à raison de 100 points toutes les 22 heures. Vous ne pouvez pas en stocker plus de 100. L'énergie cristal quand à elle peut se cumuler et se conserver, mais il faut l'acheter. Pour vous donner une idée, à l'heure de ce test vous pouvez acheter 7500 énergie cristal pour 23.86$, ce qui fait 16.73€. Un prix tout à fait correct, pour l'équivalent de 150 heures de jeu. Il existe également la possibilité d'acheter de l'énergie grâce aux Crowns, avec un prix qui varie en fonction de l'offre et de la demande.

Voilà donc en quoi consiste le système économique de Spiral Knights. Ce qui en ressort de positif, c'est que les meilleurs joueurs ne seront pas ceux qui dépensent le plus d'argent dans le jeu. Tout le monde a en effet accès au même contenu, et il n'y a pas de retombées perverses comme des armes surpuissantes et payantes, ce qui est fort agréable... Le côté négatif, c'est que les hardcore gamers fuiront le jeu, à moins d'y dépenser quelques euros pour pouvoir y jouer longuement. Il faut en effet savoir que vos 100 points d'énergie risquent de s'écouler au bout de 2 heures de jeu environ. Pour ma part, je trouve le principe original et fonctionnel, et il me semble déjà bien de pouvoir jouer gratuitement deux heures par jour.



La progression.

Le traditionnel gain d'expérience n'existe pas dans Spiral Knights. Pour monter en niveau, il faut remplir des prérequis matériels, et avoir nettoyé une certaine quantité de rouages. Par exemple, pour passer au niveau 2, il faut vous procurer respectivement armure/casque/bouclier/arme de niveau équivalent, puis effectuer une quinzaine de rouages du tiers 1. Lorsque vous êtes prêts, il reste à descendre 8 étages dans les rouages, pour rencontrer le PNJ adéquat, et valider votre passage de niveau. L'avantage, c'est qu'après vous pouvez descendre directement dans le tiers 2 des rouages, en évitant ainsi les 8 premiers niveaux, qui sont de toute manière devenus trop faciles pour vous.

Par ailleurs, vos armes s'améliorent en jouant. Après les combats, vous ramassez de la chaleur. A la fin du niveau, elle est absorbée par vos équipements, qui monteront jusqu'au niveau 10, et gagneront en efficacité.



Le craft.

Grâce aux matériaux récupérés dans les rouages, vous pouvez créer de nouveaux objets, ou améliorer ceux déjà en votre possession. Pour crafter, il faut utiliser l'une des machines que vous trouvez un peu partout en ville, en sachant qu'il faudra préalablement vous procurer une recette, et que cela vous coûtera quelques Crowns et de l'énergie. Les recettes s'achètent chez les marchands, que vous trouvez en ville ou dans les rouages. Une fois apprises, les recettes permettent de créer autant d'objets que vous le désirez, avec 100% de réussite, pour peu que vous possédiez le nécessaire. A noter, le craft permet de faire des économies par rapport aux achats chez les vendeurs, mais en plus vous avez une chance de créer des objets "uniques", qui possèdent un bonus de statistique (une étoile jaune dans le descriptif permet de différencier ces objets).



Les guildes.

Créer une guilde coûte 500 énergies et 1000 Crowns. La guilde donne accès à un hall personnel, où tous les membres peuvent se rencontrer. Vous avez également la possibilité de dialoguer dans un salon de chat privé, accessible à tout moment. Il y a 5 rangs au sein des guildes : Recrue, Membre, Vétéran, Officier, et Maître. La communauté du jeu est plutôt sympathique, et les joueurs sont souvent prêts à vous aider. De plus, les forums officiels permettent de promouvoir ou de trouver facilement une guilde à rejoindre. Le jeu propose même une option pour vous téléporter directement à côté de vos amis. C'est vraiment pratique pour se retrouver en ville par exemple.



Spiral Knights en live

Tous ces concepts sont bien sympathiques sur papier. Mais en live, cela donne quoi ? Hé bien le résultat est de qualité... Le gameplay de Spiral Knights est un mélange de hack'n slash et de simples énigmes qui font un peu penser aux jeux de la série Zelda. Les animations des personnages et des monstres sont correctes. Les décors ne gênent jamais les déplacements. Plus vous montez en puissance, plus les combats sont dynamiques (il faut avouer que le début du jeu est un peu mou). Et vous pouvez alterner à tout moment entre corps-à-corps et combat à distance...

Il n'y a par contre aucune compétence ou sort à activer, ce qui refroidira pas mal de joueurs. A la place, vous découvrirez quelques fonctionnalités intéressantes, comme se protéger avec un bouclier magique (touche X du clavier), strafer (touche C), ou lancer des potions (jusqu'à 4 différentes, qui peuvent nuire aux adversaires ou vous soigner par exemple). Mais surtout, il faut savoir que bourriner ne mène à rien, sauf à perdre bêtement une partie de votre précieuse énergie (on en perd lorsqu'on meurt). Dans Spiral Knights, il faut jouer stratégiquement : se replier avant que le monstre n'exécute son pouvoir, utiliser les décors explosifs pour amocher les ennemis, réfléchir avant d'utiliser une clé pour ouvrir une porte, déjouer ou esquiver les pièges, faire du hit-and-run (alterner entre tir et fuite), etc. Il y a même des objets qu'il faut déplacer, sinon ces derniers ne cessent de ressusciter les morts-vivants à proximité.



Verdict

Gameplay : 15/20 --> C'est incontestablement le point fort de Spiral Knights. Les différentes zones sont proches les unes des autres, et les chargements sont rapides, ce qui contribue à conserver un bon rythme de jeu. Certains combats sont vraiment épiques et stratégiques. Les énigmes et autres petits casses-têtes sont relaxants, et offrent de la variété au gameplay, sans compliquer la vie du joueur. L'interface est légère. Et le jeu en coopération s'avère sympathique... Face à tout ça, la possibilité de personnaliser le contenu des rouages ne fait finalement office que de "cerise sur le gâteau".

Graphismes : 12/20 --> Les premières choses qui me sont venues à l'esprit en visualisant les screenshots de Spiral Knights sont : le jeu est très coloré, les décors sont simplistes, et on dirait un jeu pour gamins. Mais voilà, le level design est bien fichu, les animations sont de qualité, et les environnements varient régulièrement, avec un mix heroic-futuriste souvent agréable. Le parti pris graphique était donc risqué, mais le résultat s'avère satisfaisant, même s'il ne plaira clairement pas à tout le monde.

Son : 11/20 --> Les thèmes musicaux sont de qualités inégales. Certains morceaux sont vraiment funs et stimulants (lors des combats contre les boss par exemple), alors que d'autres sont un peu mous, voir lassants (la musique de Haven me gonfle). Quant aux bruitages, ils sont tout à fait corrects, et je n'ai jamais été choqué par un cri de monstre, ni par aucune redondance sonore pénible.

Durée de vie : 15/20 --> Le scénario du jeu est quasi inexistant. Par contre, le gameplay original, le côté MMO du jeu, et l'appui de SEGA promettent une durée de vie supérieure aux autres free-to-play. Mais je ne monterais tout de même pas trop la note, je préfère rester méfiant à ce sujet.



Note globale : 14/20 --> Les développeurs indépendants de chez Three Rings ont fait du bon boulot. Même si c'est un "simple" free-to-play sur navigateur, Spiral Knights n'a pas à rougir face à d'autres jeux commercialisés en version boîte, ce qui amène à réfléchir sur certains programmes qui sont vendus au prix fort, avec une campagne de pub conséquente, alors qu'ils sont médiocres. De plus, le jeu de SEGA apporte son lot d'originalités, avec les rouages personnalisables, un système économique novateur, et un gameplay bien pensé. Les joueurs occasionnels seront comblés, et les hardcore gamers ne devraient pas regretter d'avoir dépensé quelques euros pour jouer plus longuement. Allez, je prends le risque qu'on me jette des tomates pourries dans la figure, je vais conclure ce test en affirmant que Spiral Knights, "c'est plus fort que toi".

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3 commentaires:

  1. Etonnant... Très étonnant !
    Je m'en vais de ce pas essayer cette surprise, merci pour ce test Maruk. :)

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  2. Oy !

    On peut y jouer ensemble si l'idée te tente, Nigel.

    On a aussi un serveur mumble, si jamais t'as un micro.

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  3. Moi je donnerais une meilleure note pour ce jeu car il n'y a presque rien a télécharger et pourtant il est très bien fait

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